Dépression Périménopausique : Et si on traitait la cause, pas seulement les symptômes?

Publié le 4 décembre 2025 à 10:57

Par Nadhia Zardi, professeure de yoga et créatrice du Yoga-Fit

 

Face à une dépression qui apparaît autour de la quarantaine, le premier réflexe est souvent de prescrire un antidépresseur. Mais si la véritable solution se trouvait ailleurs ? Des données de plus en plus nombreuses suggèrent que pour les femmes en périménopause, l'hormonothérapie devrait être considérée en premier lieu.

La Périménopause : un séisme hormonal dans votre cerveau

Bien plus que de simples règles irrégulières, la périménopause est une phase de transition intense. Les niveaux d'œstrogènes, de progestérone et de testostérone fluctuent de manière chaotique avant de chuter. Or, ces hormones ne servent pas qu'à la reproduction ; elles sont essentielles au bon fonctionnement de notre cerveau.

Les œstrogènes, en particulier, agissent comme de puissants régulateurs de l'humeur en interagissant avec des neurotransmetteurs clés comme la sérotonine et la dopamine. Leur déclin explique pourquoi de nombreuses femmes ressentent une hausse de l'anxiété, une baisse de moral, des troubles de la concentration et un sommeil perturbé durant cette période. Une revue systématique récente a d'ailleurs confirmé que le risque de développer une dépression est significativement plus élevé pendant la transition ménopausique.

L'Héritage de 2002 : Comment les antidépresseurs ont remplacé les hormones

En juillet 2002, les résultats de l'étude Women's Health Initiative (WHI) ont semé la panique et entraîné une chute drastique des prescriptions d'hormonothérapie (HT). Pour combler ce vide, les prescriptions d'antidépresseurs (notamment les ISRS), d'anxiolytiques et de somnifères ont explosé.

Depuis, la pratique courante consiste à proposer un ISRS (antidépresseur) en première intention. Ces médicaments agissent en augmentant la disponibilité de la sérotonine dans le cerveau. S'ils peuvent soulager certains symptômes comme les bouffées de chaleur, leur efficacité sur les troubles de l'humeur liés à la périménopause reste étonnamment limitée, avec des résultats au mieux modestes.

La puissance méconnue de l'hormonothérapie

À l'opposé, les preuves en faveur de l'hormonothérapie s'accumulent. Une étude marquante a suivi plus de 900 femmes traitées avec de l'œstradiol bio-identique. Les résultats sont sans appel : une amélioration globale de 44,6 % des scores d'humeur, incluant l'énergie, la libido, l'anxiété et la concentration.

Fait crucial : même les femmes qui prenaient déjà des antidépresseurs ont vu leur état s'améliorer de manière significative après l'ajout ou l'ajustement d'un traitement hormonal. Cela suggère que les ISRS seuls ne suffisent pas à corriger le déséquilibre sous-jacent.

De nouvelles techniques d'imagerie cérébrale viennent renforcer cette idée. Des chercheurs ont découvert que le cerveau des femmes en périménopause tente activement de compenser la baisse d'œstrogènes. Ces changements sont si spécifiques que les scientifiques peuvent déterminer si une femme est en pré ou postménopause juste en regardant son IRM, indépendamment de son âge ou de ses analyses sanguines! L'hormonothérapie agit donc en répondant directement à un besoin biologique du cerveau.

Pourquoi l'hormonothérapie est un meilleur premier choix

Prescrire d'emblée un ISRS à une femme en périménopause présentant une dépression d'apparition récente revient souvent à masquer les symptômes sans traiter la cause. L'hormonothérapie, elle, s'attaque directement à la racine du problème.

De plus, les effets secondaires à long terme sont souvent moins nombreux avec une HT moderne et bien suivie qu'avec les ISRS, qui sont associés à :

  • Une baisse de la libido et une sensation de vivre les émotions "en sourdine"
  • Une prise de poids
  • Un risque accru de fractures osseuses
  • Des symptômes de sevrage parfois très difficiles à l'arrêt du traitement

Quelle approche adopter ?

Pour une femme présentant des symptômes dépressifs nouveaux entre 35 et 50 ans, accompagnés de signes classiques de la périménopause (fatigue, troubles du sommeil, bouffées de chaleur), la logique est claire :

L'hormonothérapie bio-identique (œstradiol et progestérone) devrait être le traitement de première intention.

Bien entendu, les ISRS conservent leur place pour les femmes ayant des antécédents de dépression majeure ou pour celles qui ne peuvent ou ne veulent pas prendre d'hormones. Mais ils ne devraient pas être la réponse automatique.

Appel à l'action

Si vous vous reconnaissez dans cette description, ne vous résignez pas. La dépression n'est pas une fatalité de "l'âge". Discutez avec votre médecin des options d'hormonothérapie bio-identique ou consultez un spécialiste de la ménopause.

Vous méritez de retrouver votre bien-être!

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